L'image de l'iceberg représente, au sens figuré, cette ligne entre Coaching et Thérapie dans la mesure où la première démarche s'attache aux éléments visibles et observables et qui ont une résonance au niveau de la partie cachée. La partie cachée d'une situation est souvent la plus importante.
Un exemple est décrit dans ce livre : le dirigeant fait à la fois un coaching et une thérapie afin de lever tous les freins personnels et inconscients qui auraient pu s'opposer au projet : " Philippe Bernard, son président et Vincent Lenhardt, consultant coach et auteur des Responsables porteurs de sens, racontent ici comment ils ont conduit le changement au sein d'Elis et développé l'
intelligence collective de l'équipe de direction."
La frontière entre les deux champs peut sembler ténue mais la ligne de partage n’en est pas moins réelle.
De nombreuses réflexions (Angel & Amar, Le coaching, 2005 ; Blanc-Sahnoun,
2006 ; Devillard, 2005; Lenhardt, Au coeur de la relation d'aide, 2008) peuvent commencer à éclairer cette question :
- Le coaching, comme la thérapie, passe par un travail intersubjectif
- Ils visent tous deux à aider la personne pour mieux se réaliser, dans la perspective d’un développement durable de son identité
- En outre, la relation d’accompagnement emprunte au monde thérapeutique certains concepts et outils.
- Coaching et thérapie se différencient cependant par le champ puisque le coaching s’ancre dans l’univers professionnel du coaché et s’il aborde des composantes de l’identité ce n’est que pour éclairer et faire avancer la problématique professionnelle.La thérapie quant à elle se déploie largement dans l’univers personnel et privé de la personne, le travail n’étant qu’une sphère d’investigation possible.
- Les objectifs des deux démarches sont également différents.Le coaching vise un objectif professionnel précis (trouver une meilleur façon de faire avec son équipe, réussir une réunion, affirmer sa position, développer sa carrière, comprendre ses faiblesses, ses forces, apprivoiser ses émotions…) avec un nombre de séances et un plan de travail fixés au départ.Ce ciblage d’un comportement souhaité dans une situation précise, à l’exception des thérapies brèves, n’existe pas dans les pratiques thérapeutiques (Blanc-Sahnoun, 2006).
La thérapie vise l’apaisement d’une souffrance, elle touchera davantage la structure psychique profonde là où le coaching a un impact plus ponctuel et davantage comportemental. La personne qui s’adresse à un coach ne se vit pas comme «malade» ou «dysfonctionnelle» mais comme quelqu’un qui a envie d’être plus performant, de se dépasser (Devillard, 2005)
- Et enfin, la posture et la perception professionnelle sont différentes : le thérapeute est perçu par le client comme un expert de son mal, capable d’articuler une théorie et une pratique de son désordre psychique.
Ceci, il le fait en favorisant des sentiments régressifs et l’appui sur le thérapeute.
Le coach lui, par les garde-fous établis via le contrat et par la co-élaboration du travail, responsabilise plus rapidement son client, même si des éléments régressifs peuvent apparaître, au moins transitoirement (Angel & Amar, Le coaching, 2005).
Les mêmes causes ne produisant pas les mêmes effets, je crois que dans le lien qui nous unit à notre client, l'humilité, le respect et la bienveillance sont essentiels, quelque soit notre posture, pour travailler dans la complexité humaine. D'où pour les coachs et les thérapeutes, l'importance d'un lieu de supervision.
- Que faire quand le coaché décrit des comportements qui se retrouvent aussi bien en famille que dans la vie professionnelle et qui sont un réel problème ?
- Comment accueillir sa demande en restant dans le domaine du coaching ? (le coaché était en thérapie par ailleurs pendant au moins le temps de sa formation. Une exigence de la formation Coach and Team